Les tensions sur le marché des matériaux de construction commencent à impacter le secteur du logement abordable. Les prix vont augmenter et les délais de livraison aussi. Une pénurie observée en matière de matériaux de construction.

C’était à craindre. Le début de pénurie observé en matière de matériaux de construction inquiète les professionnels du logement abordable. Le prix de l’acier a flambé et il devient rare. Une situation qui devrait durer au moins jusqu’à la fin de l’année, selon les experts. Mais les autres matériaux sont désormais aussi sous tension, comme le béton, le bois, les thermoplastiques et les isolants.

Logiquement, les entreprises de construction répercutent ces hausses. Et les délais de livraison s’allongent.

Dans la mesure où la seule marge qu’ils réalisent finance leurs frais de fonctionnement, les acteurs du logement abordable ne peuvent faire autrement que de répercuter la hausse des coûts de construction. Cela ne concerne pas évidemment les devis signés.

Déjà des hausses de 200 €/m²

En revanche, pour les nouveaux projets, il en va autrement. Guy Entringer, directeur de la Snhbm (Société Nationale des Habitations à Bon Marché) cite l’exemple d’un chantier de 32 logements à Belvaux où le prix au m² a d’ores et déjà bondi de 200 euros. Reste l’hypothèse de modifier certains projets en choisissant d’autres matériaux ou en revoyant certains plans ? Mais « cela ne se fera jamais au détriment de la qualité vendue à nos clients » assure le dirigeant.

Et les biens dont le chantier a débuté ? Les délais de livraison vont être allongés. Toutefois, à ce stade, « il est impossible d’avancer une estimation du retard potentiel », remarque Dirk Kintzinger, directeur adjoint du Fonds du logement.

Pour le gouvernement et les collectivités qui misaient sur le logement abordable pour accompagner les classes moyennes à devenir propriétaires, c’est un sale coup. Et pour les ménages concernés aussi ! Au moment de signer leur devis, ou de devoir prolonger leur location actuelle avant d’accéder à la propriété.Mais pendant ce temps, dans un marché immobilier toujours plus tendu au Grand-Duché (les prix ont augmenté de 14,5 % en 2020), le marché privé apparaît moins concerné. 
Les coûts de construction y sont proportionnellement plus relatifs que ceux des terrains et les marges des promoteurs et agences…
(by emilie Di Vincenzo juin 2021 CHAMBRE IMMOBILIERE)